VRAI OU FAUX. Interdiction du cash, vers une Europe 100 % numérique

En bref

• L’Union européenne limite les paiements en espèces à 10 000 € pour les professionnels
• Les États membres pourront imposer des seuils encore plus bas
• Aucun changement pour les particuliers : pas de plafond en cas de vente entre eux
• Contrairement aux rumeurs virales, l’argent liquide n’est pas interdit
• En France, la législation est déjà plus stricte depuis 2018

Depuis plusieurs semaines, des publications virales se multiplient sur les réseaux sociaux, annonçant la disparition imminente de l’argent liquide. La plus relayée d’entre elles, partagée plus de 300 000 fois, évoque une “mise à mort” de l’espèce dans un délai de 847 jours. En toile de fond : un nouveau règlement adopté par l’Union européenne, rapidement interprété par certains comme un signal de la fin de la liberté financière. Qu’en est-il vraiment ?

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Un règlement européen pour encadrer les paiements en espèces

Le texte en question a été validé le 31 mai 2024 par Bruxelles. Il prévoit un plafond unique de 10 000 euros pour les paiements en espèces effectués entre un professionnel et un client. L’objectif est clair : lutter contre le blanchiment d’argent et les flux financiers illégaux, notamment dans les secteurs les plus exposés.

La mesure s’inscrit dans une logique de traçabilité renforcée des transactions financières. Elle ne s’applique qu’aux paiements impliquant des entreprises ou des commerçants. Chaque État membre reste libre d’adopter des seuils encore plus bas, en fonction de sa politique nationale.

La France déjà en avance sur l’encadrement

Sur le territoire français, ce type de restriction n’a rien de nouveau. Depuis 2018, le paiement en espèces entre un particulier et un professionnel est limité à 1 000 €. Au-delà, un autre moyen de paiement (carte, virement, chèque) est obligatoire.

En revanche, les échanges entre particuliers ne sont pas concernés par la loi française, qu’il s’agisse d’une vente de mobilier, d’une voiture d’occasion ou d’un don entre proches. Ces opérations peuvent toujours se faire en liquide, sans plafond imposé. Le nouveau règlement européen ne modifie pas cette réalité.

Pas de suppression des billets ni des pourboires

Contrairement aux affirmations alarmistes diffusées en ligne, les espèces ne vont pas disparaître. Aucun texte européen n’interdit l’utilisation de billets ou de pièces. Il n’est pas question non plus d’interdire les dons en liquide ou les pourboires dans les bars et restaurants.

L’initiative européenne vise à mieux encadrer l’usage du liquide dans les circuits professionnels, là où le risque de fraude est plus élevé. Elle n’affecte ni la possession d’argent en espèces, ni son usage dans la vie quotidienne pour les particuliers.

Selon notre expert : Face à la guerre des monnaies et aux taux instables, les épargnants basculent massivement vers l’or physique.

Une méfiance croissante envers les mesures anti-cash

Malgré ces précisions, une partie croissante de la population s’inquiète de la volonté des institutions de réduire progressivement l’usage de l’argent physique. Derrière cette méfiance, on retrouve des craintes liées à la traçabilité des achats, à la perte d’anonymat financier ou encore au risque de blocage bancaire en cas de crise.

Ce climat alimente l’intérêt pour des solutions alternatives : coffres privés, or physique, monnaies numériques décentralisées ou encore systèmes de troc locaux. L’essor de la débancarisation en est un indicateur tangible.